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Monnaie scripturale

Comme nous l’avons expliqué à la fin du chapitre précédent le processus de création monétaire est quelque peu contrarié par l’existence de la monnaie scripturale. Etudions maintenant celle-ci.

 

La monnaie scripturale, qu’est-ce que c’est ?

En effet il existe une autre sorte de monnaie, la monnaie "scripturale" qui suit un tout autre chemin. Pour cette dernière, ce sont les banques qui font la création monétaire et principalement les banques privées puisque maintenant, lois de libre concurrence oblige, les banques sont privatisés.

Comment la monnaie scripturale fonctionne-t-elle ? Très simple : lorsque vous faites un prêt à la banque, une fois le prêt accordé, le banquier inscrit dans son livre de compte le montant du prêt qu’il vous a accordé. La monnaie est donc créé sur la base... d’une simple écriture comptable, c’est aussi simple que cela !…

De même que la monnaie fiduciaire, la monnaie scripturale doit être accolé à quelque chose pour avoir une valeur quelconque. Dans le cas précis, c’est tout simplement la dette que doit l’emprunteur à la banque pour rembourser son prêt qui va servir de contre-partie. Et donc au fur et à mesure qu’il rembourse sa dette, notre emprunteur remplace la somme de monnaie "scripturale" qui lui a été aloué par l’argent récolté par le fruit de son travail. Peu à peu donc, l’argent scriptural est censé être remplacé par de l’argent fiduciaire.

Sauf que voila !… Dans les faits, ce n'est pas du tout ce qu’il se passe. En effet, notre emprunteur, qu’il soit bon ou mauvais payeur peu importe, récolte en travaillant non seulement de la monnaie fiduciaire mais également de la monnaie scripturale provenant non pas de sa poche, mais de la poche de quelqu’un d’autre, son patron, un client, là encore peu importe.

Pour visualiser la chose, reprenons l’exemple du billet que vous avez remis à votre buraliste invoqué précédemment et complếtons-le :

Donc après votre passage au bureau de tabac, notre buraliste est maintenant en possession d’un billet (monnaie fiduciaire) et donc du "quelque chose" qui est accolé dessus. Il apporte ce billet à sa banque pour le déposer sur son compte. Que fait le banquier ? Il met le billet sur le compte de la banque et, en échange, il inscrit l’équivalent de la somme inscrit sous forme de monnaie scripturale cette fois-ci sur le compte du buraliste. C’est maintenant le banquier qui a une dette envers son client. Quant au billet, il repartira à la banque centrale laquelle récupère le billet (et donc l’État récupère le bien accolé lors de la destruction dudit billet)… en échange d’une dette de la banque centrale envers le banquier du buraliste, matérialisée là encore par une écriture… donc là encore, de la monnaie scripturale.

Revenons à notre buraliste. Ce dernier décide d’aller faire ses courses dans une épicerie. Pour payer, il utilise sa carte bleue maintenant que son compte est approvisionné… et donc par conséquence le règlement va s’effectuer directement de compte à compte. Autrement dit il ne va rien utiliser d’autres que de la monnaie scripturale pour payer… laquelle monnaie scripturale sera prélevé directement sur le compte de l’épicier par son banquier pour payer l’échéance du mois en cours du prêt qu'il a contracté lors de la création de son magasin.

Notez ici le point important: le même billet fiduciaire a permis d'effectuer quatre écritures d'un même montant en monnaie scripturale ce qui a fait augmenter la masse monétaire totale de deux fois la valeur du billet (deux écritures sont annulées par la présence physique du billet). Quand on vous disait que l’existence de la monnaie scripturale compliquait les choses !...

Vous me direz bien entendu que cela n’a pas une très grande importance: monnaie scripturale, monnaie fiduciaire peu importe!... Nos systèmes bancaires sont tous interconnectés, ils doivent donc bien pouvoir se débrouiller entre eux, non ?... Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que cela !...

Les points faibles de la monnaie scripturale

Avec ce système il y a en effet deux dangers parfaitement évidents :

  • le premier est que si un emprunteur, pour une raison x quelconque, ne peut pas rembourser sa dette, la somme de monnaie scripturale restante à effacer ne peut plus l’être. Elle reste donc créé sans contre-partie derrière. Du coup on se retrouve avec de la monnaie scripturale en sus de ce qui devrait exister réellement. En effet, rappelons-nous que la somme emprunté a été dépensée tout-de-même étant donné que l’emprunteur l’a mis en circulation lorsqu’il a acheté l’objet de son prêt. De facto la masse monétaire, c’est-à-dire la somme totale du montant de monnaie qui circule, augmente.
  • Le deuxième danger est que la masse d’argent scripturale peut se créer à une telle vitesse que la Banque Centrale n’arrive plus à assurer correctement son remplacement progressif par l’argent fiduciaire au fur et à mesure. De ce fait elle se verra donc obligé progressivement d’augmenter sa vitesse de création.

Nous l’avons dit dans le précédent chapitre : l’augmentation de la masse monétaire (que cette masse soit constitué d’argent fiduciaire ou scriptural peu importe) entraîne fatalement une dévaluation de la monnaie… et donc par conséquence une dégradation du niveau de vie des gens, le pouvoir d’achat des gens en prenant un coup.

 

Le premier danger est à peu près bien maitrîsé par le système bancaire. Il suffit en effet au banquier d’augmenter les frais bancaires à tout le monde pour rattraper le manque à gagner. Néanmoins, cette méthode a une conséquence directe sur le péquin moyen puisque celui-ci se met à rembourser, en sus de sa propre dette, une partie de celle de celui qui n’a pas pu payer la sienne. Et donc par conséquence, au fur et à mesure que les faillites d’entreprises et les déclaration d’insolvabilité s’accumulent, la situation devient de plus en plus insupportable.

D’autant plus que le deuxième danger, quant à lui, est parfaitement incontrôlable !… En effet, les transactions financières se font à l’heure actuelle à une telle vitesse (notamment grâce à la dématérialisation numérique) qu’il est impossible de contrôler la création de l’argent scripturale correctement. Pour vous en donner une idée, actuellement, la réserve fractionnelle moyenne d’une banque est d’environ 1 pour 20 c’est-à-dire que pour 1€ qu’elle possède dans sa caisse en monnaie fiduciaire ou scripturale, une banque a le droit de créer 20 € en monnaie scripturale. Inutile de vous dire qu’avec ce système et comte tenu des volumes des transactions journalières, la banque centrale ne peut plus vraiment tenir la route et du coup elle se retrouve à faire ce que l’on appelle du "quantitative easing" (c’est-dire ni plus ni moins que de la création monétaire à tout va) pour pouvoir assurer, entraînant ainsi une dévaluation progressive de la monnaie.

C’est précisément pour cette raison que chaque année, toutes les monnaies FIAT (c’est-à-dire les monnaies qui sont des devises échangeables sur le marché boursier) perdent de la valeur. Par exemple, l’euro et le dollar subissent une dévaluation à peu près dans les mêmes proportions c’est-à-dire à peu près 10 % par an… ce qui permet au passage de faire dire de manière éhonté par le pouvoir en place et les médias que notre monnaie est stable en comparant le taux de l’euro à celui du dollar. Vous retrouvez en effet exactement la même différence puisque les deux monnaies subissent la même dévaluation !... En fait, pour apprécier cette dernière, il suffit tout simplement d’observer l’augmentation du prix du petit café au bar du coin : depuis le passage à l’euro, celui-ci n’arrête pas d’augmenter alors qu’il était à peu près stable à l’époque du franc.

Nous verrons dans le chapitre prochain quelles sont les conséquences de cela sur l’économie mondiale et sur sa gestion au niveau étatique.

fanch33

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