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Dette publique

A cause de la prédominance de la monnaie scripturale sur la monnaie fiduciaire, la dette s’est progressivement imposé en tant que valeur d’adossement. C’est le sujet de cette partie. Attention les yeux ! Ce chapitre est peut-être le plus important de tous car nous rentrons ici vraiment dans le corps du sujet.

 

La dette, valeur d’adossement de la monnaie

Il est maintenant temps de révéler sur quoi exactement sont adossées toutes les monnaies du monde. Si vous avez bien assimilé tout ce que nous disions dans le chapitre précédent, traîtant de la monnaie scripturale, vous avez certainement commencer à comprendre que c’est la Dette Publique étatique de la zone géographique dans laquelle la monnaie a cours qui sert de valeur d’adossement.

Précédemment nous avons vu que progressivement l’argent scripturale s’imposait sur l’argent fiduciaire, tendant à faire disparaître ce dernier. Or, en fait ce phénomène n’est pas nouveau loin de là. En effet, même à l’époque de la création des premières banques (à la fin du Moyen-Age) il en était déjà ainsi officieusement. De facto le processus de remplacement d’une forme de monnaie par une autre s’est enclenchée à cette époque et a perduré par la suite.

Pour comprendre comment ce glissement a pu avoir lieu, il faut se rappeler que, à cette époque, les billets de banques n’existaient pas et l’argent était matérialisé sous forme de pièces d’or d’argent et de bronze. De facto, la monnaie transportait donc avec elle sa propre valeur d’adossement à savoir le poids du métal dans lequel la pièce était faite.

Le système avait certes un certain avantage : la facilité des échanges. D’un pays à l’autre, il y avait une équivalence entre les pièces et donc la conversion était simple. En effet, la gravure sur les faces d’une pièce ne modifient que très très peu son poids. De ce fait on pouvait parfaitement utiliser une pièce en or frappée en France dans une auberge anglaise ou prussienne, l’aubergiste l’acceptait sans aucun problème. Hélas ce système avait aussi un inconvénient majeur : il était en effet très dangereux à l’époque de se balader sur des routes infestées de brigands de toutes sorte avec non pas un portefeuille mais un sac plus ou moins volumineux et pesant tout de même un certain poids.

On adopta donc un système plus complexe : les voyageurs déposaient leurs fortunes dans une banque (à l’époque ce fut d'abord les Templiers puis un peu plus tard les boutiques d’orfèvres ainsi que celles des usuriers), lequel donnait à la place une "lettre de change". Le détenteur de cette lettre n’avait plus alors qu’à présenter celle-ci dans la banque de la ville ou il se déplaçait, les deux banquiers s’arrangeant ensuite entre eux, les receveurs de dépôts ayant quant à eux les moyens de fréter des convois sécurisés pour faire déplacer des masses de métaux d’une ville à l’autre. Si vous réfléchissez bien, vous ne pouvez que constater que ce principe est exactement le même que celui de l’argent scripturale : la lettre de change n’est pas autre chose que la matérialisation d’une dette que doit le banquier au détenteur de la lettre.

Les banquiers de l’époque, bien évidemment, en bon commerçant qu’ils étaient, faisaient payer ce service en prélevant un intérêt sur la somme déposée. Cet intérêt était minime. Aussi très vite, les gens prirent l’habitude de compenser les inconvénients du sac d’or en utilisant les "lettres de change" en guise de paiement. Ils finirent même par laisser leur fortune aux mains du banquier car dans le fond c’était là qu’il était le plus sécurisé et utilisaient dans leurs échanges de tous les jours ces fameuses lettres. Ce sont elles les ancêtres de nos billets de banque actuels.

Ce système rendit particulièrement riches et puissants nos banquiers. Bien entendu il ne leur a pas fallu longtemps pour s’imposer aux gouvernements de l’époque et surtout pour s’apercevoir qu’ils pouvaient prêter l’argent déposé chez eux par les particuliers, au même titre que le leur, les déposants ne venant pas souvent rechercher leur bien et ne le faisant en tous les cas pas tous en même temps. Et donc du coup le système des "lettres de change" devint progressivement la norme… Il se mit donc à en circuler plus qu’il n’y avait réellement d’argent dans les coffres des banquiers !… Quand on s’est aperçu de la combine, c’était trop tard, toute l’économie était basé sur du "crédit". Tout arrêter (en pendant le banquier par exemple), c’était risquer de provoquer la banqueroute pour tout le monde !… Aussi on fit semblant de ne rien voir et on laissa faire. Le système perdura ainsi jusqu’à aujourd’hui pour s’amplifier et s’imposer en tant que système normatif.

Actuellement près de 90 % de la monnaie circulant dans le monde entier est de l’argent scripturale, c’est-à-dire de l’argent adossé à de la dette. Revenir sur le principe de la monnaie scripturale reviendrait de facto à faire régresser brusquement l’Humanité au stade auquel elle était à l’Antiquité. En effet, tout s’arrêterait provoquant une gigantesque crise économique empêchant non seulement les échanges entre pays, mais encore la production de l’énergie dont nous avons tant besoin et dont nous sommes devenus progressivement complètement dépendant. Il était donc logique à ce stade, pour les hommes politiques qui nous gouvernent, de faire suivre à l’argent fiduciaire le même chemin en l’adossant lui aussi à de la dette. Comme c’est l’État qui émet cette monnaie, c’est donc maintenant la Dette Publique qui sert de valeur d’adossement. Cela fut entériné en 1971 par la fin des accords de Bretton Woods. Nous en reparlerons un peu plus loin.

Economie réelle, économie virtuelle

Vous avez souvent entendu ces deux expressions dans la bouche des économistes. Que signifient-elles vraiment ? Au vu de ce qui précède vous avez maintenant la réponse :

  • Economie réelle : elle se base sur l’échange d’un bien matériel ou d’un service contre un autre bien matériel ou service
  • Economie virtuelle : elle se base sur l’échange d’un bien matériel ou d’un service contre une dette

La différence entre ces deux types d’économie est fondamentale et il importe de la comprendre pour bien saisir la situation dans laquelle le monde est actuellement. Dans le premier cas, les deux partis procédant à l’échange y gagne quelque chose. Nous sommes dans une relation d’échange de type gagnant-gagnant. Dans le deuxième cas, seul un parti, celui qui reçoit le bien ou le service, y gagne. L’autre doit se contenter d’une simple promesse. Par définition, une promesse se base sur une relation de confiance. Il suffit que cette confiance ait été mal placée pour que tout soit faussé. Pour illustrer notre propos, nous allons donner un exemple concret.

Imaginons par exemple qu’un pays ayant une dette envers un autre pour avoir acquis une certaine marchandise (du pétrôle par exemple) lui déclare la guerre. Que se passe-t’il dans ce cas précis ? Très simple : la dette est automatiquement effacée purement et simplement…. En revanche, la marchandise objet de la dette, ayant quant à elle été acquis dès son émission, reste entre les mains du malhonnête justifiant ainsi pleinement la présence de la masse monétaire en sus qui bien entendu n’a pas disparu pour autant suite à la déclaration de guerre. On a donc ainsi un déplacement de cette masse monétaire de l’économie "virtuelle" vers "l’économie réelle" : l’argent ne représente plus la dette mais le pétrôle mal acquis. Vous avez précisément ici la raison de la plupart des conflits qui ont secoué le monde durant le XXème siècle, voire peut-être même avant, notamment celles qui ont concerné le Moyen-Orient tout récemment.

Oserions-nous dire ici qu’une certaine puissance occidentale s’est particulièrement illustrée dans l’utilisation de cette pratique ? Elle a même amélioré le système en inventant un nouveau concept : la guerre sous faux drapeaux. Cette méthode consiste tout simplement à s’arranger pour faire déclarer la guerre par un de ces alliés, attendre que celui-ci soit bien empêtré dans le conflit avant d’intervenir en "sauveur"… ce qui permet au passage de non seulement phagocyter le "méchant" mais également le "gentil" !…

 

Mais il y a mieux !… En effet, la prépondérance de l’économie "virtuelle" sur l’économie "réelle" a également obligé la plupart des Etats à avoir une très curieuse conception de ce qu’est la Dette Publique. Nous allons voir ça dans le prochain chapitre qui traitera exclusivement de ce sujet.

fanch33

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