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La Crise de l'Euro

Dans certains milieux politiques qualifiés par la Doxa de "complotistes", l’euro serait en fait la principale cause de la crise que nous vivons. Nous allons voir dans ce chapitre que ces gens n’ont pas tout-à-fait tords.

 

La faille de l’euro

Nous avons vu dans le chapitre précédent que le système dans lequel nous vivons, basé sur une obligation de croissance exponentielle pour assurer sa subsistance, induit de facto un déplacement de l’économie réelle vers l’économie virtuelle ce qui a pour effet une augmentation continue de la Dette aggravant de plus en plus la situation.

Or l’Euro participe quelque peu à ce phénomène, ce dernier étant comparable de fait à une réaction en chaîne. En effet, l’Euro possède une faille et celle-ci est de taille.

De même que notre Constitution, celle de l’Union Européenne a également été construite sur le même modèle, un modèle de construction progressive, à coup de traités qui se sont rajoutés les uns aux autres… et donc comportant un certain nombre d’incohérences entre eux. L’Euro est précisément l’une de ces incohérences. En effet, à l’origine il était prévu que tous les Etats européens utilisent une monnaie "commune" entre eux pour faciliter leurs échanges. Le problème c’est que certains de ces pays ne l’entendaient pas ainsi. Pas mal d’entre eux voulaient garder leur propres monnaies, d’autres étaient plutôt pour le principe d’une monnaie "unique".

Il existe une différence fondamentale entre une monnaie commune et une monnaie unique :

  • monnaie unique : plusieurs Etats utilisent aussi bien en interne qu’en externe la même monnaie, ce qui implique qu’il n’y a qu’une seule banque centrale pour tout le monde
  • monnaie commune : les Etats gardent leur propre monnaie locale mais utilisent pour échanger entre eux une monnaie "commune". Cela implique que chaque Etat possède sa propre banque centrale, laquelle fabrique les deux monnaies avec un système de conversion entre elles.

Du fait des difficultés qu’il y a eu à s’entendre, il a été décidé que certains pays ne faisaient pas partie de la Zone Euro et on a créé un régime spécifique pour celle-ci, laquelle comportant actuellement 19 membres. Ce traité est le fameux traité de Maastricht souvent confondu avec le traité de l’Union Européenne qui est le traité de Lisbonne. En fait il s’agit bien de deux traités différents !.. Et comme à 19, on n’était toujours pas d’accord sur le principe de la monnaie commune on a fait un compromis en modifiant à la va-vite quelques lignes dans le traité, en partant à l’origine de la première volonté de l’Union Européenne, c’est-à-dire l’idée d’une monnaie "commune" (qui devait s’appeler à l’origine "l’Ecu").

C’est ainsi que l’Euro, tel que défini dans le traité de Maastricht, est fabriqué par les banques centrales locales (pour la France la Banque de France) mais avec un organisme au dessus de leur tête qui piloterait l’émission de monnaies, la Banque Centrale Européenne (BCE). Celle-ci a également la mission de définir la valeur de l’Euro. Enfin on a obligé les Etats membres de la Zone Euro à n’utiliser que l’Euro, aussi bien en interne qu’en externe.

Et donc de facto, l’Euro n’est pas contrairement à ce que la plupart des gens pensent une monnaie unique mais un truc complètement bâtard, une monnaie commune celle-ci étant utilisée comme une monnaie unique. Vous avez la preuve de cela sous la main ou plus exactement dans votre portefeuille : en effet, en examinant toutes les pièces qu’il contient (j’espère pour vous que vous en avez beaucoup), vous allez constater par vous même qu’elles possèdent un avers différents en fonction de la banque centrale dont elles proviennent.

La faille de l’Euro se situe précisément là. En effet, avec ce principe de fonctionnement, le système financier du pays émetteur de la monnaie est dans son intégralité contrôlé par une entité extérieure (la BCE et donc de facto la Commission Européenne) et cela sans qu’il puisse faire quoi que ce soit. De ce fait, il perd donc sa souveraineté.

Conséquences de la faille

Pour que la Zone Euro soit viable, il a fallu faire un compromis pour la valeur de l’Euro. On a donc décidé d’une valeur MOYENNE qu’on a appliqué à 19 zones géographiques. Malheureusement ces zones géographiques ont tous des paysages économiques aussi différents les uns que les autres.

Rappelons ce que nous disions dans la première partie de ce dossier : la valeur de la monnaie doit être adaptée au paysage socio-économique de la zone ou elle à court. Or fatalement tel n’est pas le cas pour tout le monde puisqu’il s’agit d’une valeur MOYENNE. Pour une grande majorité cette valeur est trop forte (cas de la France, de l’Italie, de la Grèce, de l’Espagne du Portugal, etc. …), ce qui entraîne comme on l’a vu précédemment du chômage et, pour une petite minorité (cas de l’Allemagne) cette valeur est trop faible ce qui entraîne de la précarité. Ce problème a été dénoncé notamment par Joseph STIGLITZ, prix Nobel d’économie et pas particulièrement europhobe bien au contraire :

Le camp globaliste, dans sa grande majorité que ce soit sa composante gauche ou sa composante droite, ne nie pas ce fait. Il faut dire que ce dernier ne peut absolument pas se démentir puisqu’il se vérifie par la pratique tous les jours. Néanmoins, la Doxa fait miroiter la possibilité d’arrangements possibles entre les différents pays de la Zone Euro pour éliminer ce problème. Selon l’avis officiel il serait tout-à-fait possible, pour les pays ou l’Euro est trop fort, d’imposer en s’y mettant à plusieurs une restructuration de la monnaie.

Cet argument est FAUX ET ARCHI-FAUX!... La construction européenne a été faite d’une telle manière (la fameuse règle de "l’unanimité" qui oblige les pays à se mettre TOUS d’accord entre eux pour faire bouger les choses) qu’elle est dans l’immobilisme le plus total pour modifier l’Euro afin d’en éliminer ces défauts. En effet, pour pouvoir se mettre d’ accord, il faut avoir des intérêts communs. Le problème est que les intérêts des pays ou l’Euro est trop faible sont totalement contradictoires à ceux des pays ou l’Euro est trop fort. Les premiers n’ont pas d’intérêt à ce que le taux baisse (puisque cela signifie encore plus de précarité à supporter) et les seconds n’ont pas d’intérêt à ce qu’il monte (puisque cela signifie encore plus de chômage à supporter). Je suppose que je n’ai pas besoin ici de vous faire un dessin pour vous expliquer ou conduit ce genre de situation : le status quo irrémédiable qu’on le veuille ou non.

Du coup, le problème de la monnaie non adaptée en amène un autre. En effet, la plupart des pays de la Zone Euro sont obligés de s’enfoncer un peu plus dans la Dette pour tenter de palier à leur mauvaises situations économiques (précarité ou chômage, c’est selon). Et comme nous l’avons vu dans le chapitre précédemment cette dette se négocie sur les marchés boursiers et donc de facto s’externalise. En effet, ll se trouve que la place boursière ou s’échange le plus d’Euro (et donc le plus de dette européenne et donc de facto de dette française) est la City à Londres. Et bien entendu elle est petit à petit racheté par des pays qui ont tout intérêt à imposer leur volonté à l’UE et particulièrement à la France, celle-ci ayant toujours été le « mouton noir » de la pensée ultra-libéraliste. Des pays parfaitement « bienveillants » à notre sujet comme le Qatar, la Chine (ces derniers sont d’ailleurs redoutables en matière boursière), etc. ...

D’ailleurs à ce sujet le saviez-vous ?…. La City à Londres de façon tout ce qu’il y a de plus officielle n’est pas sujet à la règlementation anglaise. Toute sorte de monnaie peuvent y être utiliser. Tout se passe donc comme si ce quartier était un paradis fiscal avec donc toutes les conséquences que cela suppose. De cela découle le fait suivant : à Londres, dans de nombreux commerces, vous pouvez payer avec de l’Euro alors que l’Angleterre ne fait pas partie officiellement de la Zone Euro… ni même de l’Union Européenne d’ailleurs !...

Vous avez au sein même de l’Union Européenne un autre endroit qui possède la même caractéristique : le Luxembourg. Et bien entendu, nous avons aussi l’Irlande à cheval à la fois sur l’Angleterre et la Zone Euro, Chypre, Malte, les Pays-Bas, etc. … tous ces pays qui amènent la Suisse au rang de « petit joueur » en ce qui concerne l’évasion des capitaux et donc de la Dette, font de l’Europe une vraie passoire qui laisse ainsi notre dette petit à petit se faire phagocyter.

Le problème de la dette bancaire

Ce n’est pas fini !… Un autre problème menace la Zone Euro et ce dernier est celui qui va vraisemblablement provoquer sa chute.

L’Europe, comme chacun le sait, est constitué d’un certain nombre de peuples et d’ethnies différentes. Or ces peuples ne partagent pas du tout la même conception culturelle de l’argent entre eux. Beaucoup d’entre eux préfèrent utiliser l’argent liquide plutôt que leur carte de crédit et certains constituent ce que l’on appelle des "bas-de-laine" en espèces, planqué sous l’oreiller. Les italiens sont particulièrement réputés pour cela.

Pour les banques centrales de ces pays, cela a une conséquence énorme : l’argent ne circule pas. Au lieu de revenir à la banque centrale pour y être détruit afin de refaire d’autres billets pour remplir les distributeurs, l’argent reste bloqué chez les particuliers et du coup, le taux de création monétaire étant défini non pas au niveau de la banque centrale du pays mais de la BCE, le distributeur reste vide.

Il est important de savoir ici que la plupart des pays ou l’on pratique le "bas-de-laine" de manière coutumière ont en général des vocations touristiques, c’est-à-dire des pays ou il existe une part importante d’économie informelle basé sur le liquide plutôt que l’utilisation de la carte bleue. Du coup, pour la banque propriétaire du distributeur il est inconcevable que cette situation perdure. Aussi que fait-elle ?… Très simple : le banquier emprunte, via une plateforme d’échange interbancaire intra-européenne appelé TARGET-2, à une autre banque située ailleurs que dans son pays, de quoi remplir son distributeur, afin que les touristes puisse avoir suffisamment de sous sur eux pour faire vivre l’économie. Il importe ici de comprendre que le pays prêteur est obligé de prêter car si il ne le faisait pas il mettrait en danger la Zone Euro.

C’est comme cela que l’Italie (et ce pays n’est pas le seul dans cette situation) s’est retrouvé avec une dette bancaire vis-à-vis de l’Allemagne, tellement importante qu’elle est irremboursable. Tant que l’Italie reste dans la Zone Euro ça va mais si elle décide de la quitter (c’est en cours de discussion au niveau de la population italienne avec l’histoire du traitement que cette dernière à subi suite à la pandémie COVID-19) elle entraînerait avec elle la chute des banques allemandes… et comme l’Euro tient à 52 % sur le système bancaire allemand, je suppose que là non plus je n’ai pas besoin de vous faire un dessin !…

Il est ici un point important à savoir : l’Allemagne est déjà en situation pré-cataclysmique. En effet, sa banque la plus importante, la Deutsche Bank (elle brasse à elle seule plus de 50 % du PIB allemand) possédait il y peu pas moins de 47 trillons de valeurs malsaines des suites du fait que leurs traders ont un peu trop fait mumuse, il fut un temps, avec un certain Bernard Madoff. Cette honorable institution n’a dû son salut que grâce à l’aide « parfaitement désintéressée » du Qatar.

 

Donc vous devez maintenant saisir la situation. Du fait du problème de sa valeur non adapté à la majorité des pays, l’Euro nous entraîne petit à petit dans une mouise absolument invraisemblable. La solution serait de revoir la Zone Euro. Seulement cela c’est impossible à faire à cause de la règle de l’unanimité. Une autre serait de sortir de la Zone Euro mais on ne peut pas non plus le faire à cause de la dette bancaire dû au système TARGET-2. Du fait de cette situation de blocage, ce sont les pays extra-européens (la fuite des capitaux via la City à Londres) qui peu à peu phagocytent l’Europe.

Il est à noter que, concernant le problème TARGET-2, la France n’est pas trop impliqué. Malheureusement si elle sort de l’Euro cela ferait un tel pataques que cela entrainerait d’autres exemples dont justement ceux qui sont fortement impliqués dans ce problème et qui n’attendent qu’une chose, c’est qu’un autre donne l’exemple histoire qu’on ne leur colle pas la fin de l’UE sur leur dos.

Ce qui vous explique pourquoi en France, l’argument souverainiste est relayé au rang de "complotisme" par la "Pensée Unique" : une sortie de la France serait en fait la mort de l’euro et donc par voie de conséquence la mort de l’UE. Aussi le pouvoir s’est arrangé pour faire croire au français qu’une sortie de l’UE aurait pour conséquence la disparition de l’épargne française. Nous verrons un peu plus loin que cela n’est pas vrai. Pour rappel cette épargne se monte actuellement à un peu plus de 17 milles milliards d’euros. Inutile de vous dire que cet argument a porté ses fruits. Les gens veulent bien "changer l’Europe" (ce qui est impossible nous avons vu pourquoi), certes, mais en sortir, ça c’est une autre histoire …

Dans le prochain chapitre, on analysera la situation sur le plan international.

fanch33

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