Comme indiqué dans le chapitre précédent, nous en arrivons maintenant à la véritable raison de l’emballement de la Dette Publique. Ce chapitre regroupe un certain nombre de liens officiels pour étayer nos dires. N’hésitez surtout pas à les consulter en vous munissant d’une calculette. En procédant ainsi vous allez voir par vous-même que le constat est flagrant. Attention !.. ça va être long mais pas moyen d’y couper. Essayez de tenir le coup.
Définition de la Dette Publique
Que l’on soit de gauche, de droite, d’en haut ou d’en bas, le constat est le même pour tous : la Dette Publique s’emballe et atteint maintenant un point de non-retour. Quelles sont les raisons de cet emballement ?
Si l’on n’en croit le point de vue de la Droite, notre système social et notre fonction public nous coûtent trop cher. On doit donc se lancer dans une politique d’austérité, virer quelques fonctionnaires et réduire quelques droits sociaux, tout en favorisant une politique destiné à favoriser l’entreprise (baisse des charges salariales, augmentation du temps de travail, etc. ...). Pour la gauche, c’est exactement le contraire : les minima sociaux doivent être augmentés afin de favoriser la croissance et il faut taxer le capital tout en favorisant une politique destiné à donner aux gens la possibilité de dépenser plus (diminution du temps de travail au profit de celui des loisirs, blocage des prix sur l’indispensable afin de soutenir le pouvoir d’achat...). Dans un cas comme dans l’autre, ces deux avis traduisent donc en fait un même constat : le manque de croissance de notre pays est la principale cause.
Il existe d’autres avis intéressants. Citons celui des souverainistes : il est que l’euro est la principale cause. Force est de constater qu’ils n’ont pas tout-à-fait tord (nous en reparlerons plus loin) mais force est de constater aussi que le phénomène ne concerne pas seulement que la France, ni même d’ailleurs que l’Europe. L’avis complotiste quant à lui désigne un coupable : la bande à Klaus Schwab de DAVOS qui opère à une captation des biens de l’Humanité. Là encore, nous sommes obligés de constater une certaine vérité dans ces propos.
Enfin, il existe un dernier avis, celui du camp globaliste. Celui-ci vaut son pesant d’or : "Qu’importe la Dette Publique !… Si on n’avait pas crevé le plafond on n’aurait pas pu supporter tout ce qu’on a subi depuis le COVID, les vaccins et ce jusqu’aux effets de la guerre que ce salaud de Poutine a entrepris en Ukraine". Doit-on rire ici ?… Et bien non, justement !… En effet ce dernier avis nous incite, à nous les gens qui ne sommes pas des moutons, à aller regarder plus attentivement ce qu’il se passe réellement, compte tenu que, manifestement, ce dernier camp semble vouloir à tout prix qu’on n’y regarde pas de trop près !…
Et le fait est qu’on n’a vraiment pas besoin d’aller chercher très loin pour comprendre. Analysez attentivement la page officielle du gouvernement qui donne la définition de la Dette Publique. Lisez simplement la partie mise en gras au début de la page, ça devrait vous suffire largement pour comprendre :
https://www.economie.gouv.fr/facileco/comptes-publics/dette-publique
Alors ?… Vous avez trouvé ?… N’y-a-t’il pas ici quelque chose qui vous interpelle dans cette définition ?… Allons, allons !… Cherchez un peu !… Et oui !… Bravo, Madame Michu, simple ménagère !... Vous justifiez une fois de plus votre réputation de "meilleure économiste au monde" en trouvant la faille du binz : un endettement, ça n’est pas que les emprunts à payer, c’est aussi les factures qu’on a reçues mais qu’on n’a pas encore payées ainsi que celles qu’on a pas encore reçues mais dont on sait qu’elles ne vont pas tarder à tomber !…
En fait, si on y réfléchit bien même, on ne comptant que les prêts contractés pour rembourser la Dette, on ne peut avoir qu’une dette qui augmente sans cesse et ce de manière exponentielle, puisque payer des dettes avec des prêts consistent précisément à remplacer une dette par une autre encore plus grande (elle est augmentée des intérêts pris par le banquier)!... Vous n’en êtes pas convaincu ?… Demandez-donc à ceux qui se sont retrouvés en surendettement pour avoir fait appel à la société SOFINCO pour rembourser les échéances de prêt qu’ils n’ont pas pu assurer !... Ils vous confirmeront la justesse de ce point de vue.
Vous avez donc ici la VERITABLE cause de l’augmentation de la Dette Publique. Le pouvoir politique a vraiment une très curieuse définition de ce qu’est celle-ci !... Et, petite précision, ça ne date pas de hier !… Et ce n’est pas non plus spécifique à notre pays !… En effet, tout le monde pratique le principe de la "Dette cachée" !…
Comprenez-vous maintenant pourquoi il importe que, au niveau constitutionnel, l’État se doit de poser des barrières qui empêchent ce genre de dérives ? Ils se trouvent qu’à une certaine époque, notre système juridique possédait ces barrières. Mais elles ont toutes été défoncées par nos hommes politiques, ceux-ci ayant malheureusement une fâcheuse tendance à pactiser avec les grands argentiers afin de financer leurs partis. Quelles étaient ces barrières ?… Entre autre la souveraineté de l’État sur la monnaie et la nationalisation des banques. C’est en effet comme ça que ça fonctionnait sous de Gaulle… Et c’est précisément ce qui a été enlevé en premier dès qu’il est parti. On ne peut que relier ça au fait que celui qui lui a succédé (George Pompidou) a été un des cadres de la banque Rotschild avant d’être le premier ministre du général…. Tout comme Macron.
Le principe du hors-bilan
Pour comprendre pourquoi il en est ainsi, il vous faut savoir que la plus grande partie des dépenses effectués par l’État sont en fait le résultat de ce que l’on appelle des "engagements" : l’État s’engage donc à payer non pas une somme bien précise dans un avenir fixe, mais la somme intégrale que va entraîner une action étatique précise. Cela signifie que, au moment ou l’engagement est pris, la somme qu’il va coûter n’est pas précisément connue.
Prenons un exemple simple, celui d’une catastrophe naturelle telle qu’une inondation dans une région donnée. L’État décrête officiellement la situation de catastrophe naturelle. Ce décret oblige les assureurs à indemniser immédiatement les victimes via une procédure accélérée. Il va de soi que l’assureur demande en échange des garanties. L’État s’engage donc à créer un fond de garanti destiné à fournir les fonds à l’assureur pour indemniser les assurés. Au moment ou l’engagement est pris, il est impossible de connaître exactement la somme précise qu’il faudra pour créer ce fond car la somme nécessaire ne sera connu que lorsque toutes les victimes se seront déclarés auprès de leur assureurs, que les experts seront intervenus et que les assurances auront établi, en fonction de leur propres réserves de financement, de combien elles auront besoin pour indemniser tout le monde.
Du fait de la nature floue de ces "engagements", il est impossible de les inscrire dans le bilan comptable de l’État. En effet, dans un document comptable officiel, il est nécessaire que les chiffres soient précis pour être validés. Tout ce que l’on peut faire, c’est donc des estimations. Ces estimations sont inscrit dans une rubrique spécifique du livre de compte de l’État appelé "hors bilan". Cette rubrique possède la caractéristique de n’être pris en compte ni dans le compte de résultat ni dans le bilan.
Il est important de dire ici que la nature de l’État oblige ce dernier à se comporter ainsi. En effet, par définition, le rôle de l’État, c’est de s’engager. Néanmoins, la plupart des gouvernements du monde entier, pour ne pas dire la totalité, se sont servis de la rubrique "hors bilan" pour camoufler l’état réel des finances publiques des pays qu’ils géraient. Par exemple, en ce qui concerne les pays de la zone euro, la technique qui a consisté à faire basculer une dette réelle non pas dans le bilan mais dans le hors-bilan fut grandement utilisée par pratiquement tous les pays (y compris la France) pour rester dans les clous imposés par la règle des critères de convergence. Le traité de Maastricht a lui-même facilité la chose en re-définissant la notion de "Dette Publique" : celle-ci est devenu la "Dette Publique au Sens de Maastricht". C’est précisément celle-ci que le site officiel de l’État que nous avons cité dans la première partie de ce chapitre présente. Si vous l’avez consulté, vous avez constaté par vous-même, tout comme Madame Michu, que cette notion de la Dette Publique était vraiment quelque peu curieuse.
Coup de ventilo sur l’écran de fumée
C’est maintenant qu’il vous faut prendre votre calculette !… Vous allez voir en effet qu’ici Monsieur Bruno Lemaire, notre ministre de l’économie a fait preuve pour une fois de grande clairvoyance lorsqu’il a déclaré pas plus tard que hier que "la côte d’alerte était atteinte". Bon soyons clair !… Cela ne l’a pas rendu pour autant plus compétent qu’avant !… En effet, rappelons qu’il est en fonction depuis le 17 mai 2017 et que, ce qu’il a simplement admis hier, en ce qui me concerne j’avais annoncé qu’il en serait ainsi publiquement sur le Net depuis le mois de mars de cette même année 2017, avant même le coup d’état organisé par Monsieur Macron pour arriver à la tête du pays, que depuis cette date je n’ai pas eu de cesse que de rabâcher ça, et mes dires avaient été confirmés par de nombreux économistes bien connus. Petit détail : je ne le suis pas moi-même !... comme quoi la méthode Michu…
Tout d’abord un chiffre récent, celui de la Dette Publique 2022 !… elle est actuellement de 2901,8 milliards d’euros (M€) ce qui correspond à 114,5 % PIB. Pour apprécier une dette publique il faut en effet la comparer au revenu de l’État soit le PIB afin de visualiser la capacité de remboursement de l’État. Donc déjà, constatez par vous même que le remboursement de la Dette va poser problème.
Mais il y a mieux !… Le chiffre de la Dette Publique donné ci-dessus n’était que celui de la partie visible de la Dette, c’est-à-dire celle qui correspond donc aux emprunts de l’État. Nous n’avons pas encore parlé de la partie "cachée". On aura une approximation de celle-ci que seulement quand sortira le bilan comptable de 2022 soit un peu avant juin 2023.
Pour votre information celui de l’année 2021 n’est pas encore publié (on se demande bien pourquoi d’ailleurs !…). Néanmoins celui de l’année 2020 est déjà très instructif. Il va vous donner une petite idée du marasme dans lequel nous sommes. Voilà le document en question. Je l’ai téléchargé et je l’ai mis en ligne sur notre site afin que vous puissiez voir par vous-même. Attention !… Asseyez-vous et tenez-vous bien à la rampe :
Pour rappel, la Dette Publique de l’État français était en 2020 de 2650,1 M€ soit 115,1 % PIB Déjà notez qu’en ratio PIB la Dette était plus importante que maintenant. Bon, c’est normal vu que durant l’année 2020, la France n’avait pas beaucoup travaillé, confinement oblige !…
Allez dans le document aux page 5 et 6. Ces pages donnent le détail des principaux engagements évaluables de l’État (notez l’utilisation de l’abjectif "principaux" dans le titre de la rubrique. Il veut bien dire ce que cela veut dire, à savoir que le tableau est loin d’être complet). Il suffit donc de faire la somme de tous les nombres inscrits dans la colonne la plus à gauche pour avoir une idée APPROXIMATIVE de cette fameuse dette cachée. C’est là ou votre calculette devient nécessaire. Pour ceux qui n’en ont pas, on a fait le calcul pour vous et cela donne… 5157,683 M€ !…
Une simple petite addition suffit pour connaître non pas la Dette REELLE de la France en 2020 mais une fourchette BASSE de celle-ci :
2650,1 M€ (dette publique officielle) + 5157,683 M€ (engagement hors bilan) = 7807,783 M€
Soit en pourcentage PIB 339,11 % PIB !!…. Pour rappel, la Grèce de Tsipras, dans la même situation à l’époque d’Alexis, était tombé à 175 % PIB !!…
On continuera dans le prochain chapitre à analyser les conséquences de tout ça.